Magali MELLON, 6e de l'UTMB 2025
- remymarcel9
- 29 sept.
- 4 min de lecture
Après sa performance exceptionnelle avec une 6ème place sur l’Ultra Trail du Mont-Blanc 2025, Magali nous a livré ses impressions sur la course qu’elle a vécue ainsi que sa préparation. Amis lecteurs, prenez-en de la graine !

1. Comment as-tu abordé ce premier UTMB (préparation, courses précédentes, état d’esprit) ? Et avec quelles ambitions et objectifs ?
L’UTMB était mon objectif principal de la saison 2025, je l’ai donc préparé du mieux que je pouvais sur les plans physiques, mentaux, et logistiques.
Sur la partie entrainement et planification de la saison, j’ai eu la chance de compter sur l’accompagnement de Rémy. Ceci m’a permis de monter en puissance tout au long de l’année, en travaillant ce qui pèche le plus chez moi : la vitesse, le seuil, le plat. J’ai ainsi privilégié des objectifs plutôt roulants tels que le Marathon de Paris en avril et la MaxiRace, début juin. Deux autres courses se sont ajoutées au fil de l’eau dans le simple but de travailler sur fatigue et prendre du plaisir : le trail de côte rouge des Passerelles de Monteynard, et l’UTOBI.
J’étais par ailleurs bien consciente de la particularité de l’UTMB en termes de densité, médiatisation et de public par rapport aux autres ultra trails auxquels j’ai pu participer par le passé, j’ai donc également travaillé l’aspect mental en me préparant à tout cela.
Enfin, nouveauté pour moi en ultra : je pouvais compter cette année sur Gabin pour me faire l’assistance, ce qui nécessitait une autre sorte de préparation logistique (et qui allait bien m’aider sur la course).
J’arrivais donc sur le départ de l’UTMB avec tous les voyants au vert, dans l’optique de finir la course avant tout, puis de faire le meilleur temps possible. Mon intuition (et mes calculs) me disaient que je pouvais courir la course autour de 25h si toutes les conditions étaient réunies. Et je savais que réaliser un tel temps donnerait lieu à un beau classement…

2. Comment se passe ton avant-course (arrivée sur Cham, derniers footings, sensations) ? Comment as-tu vécu l’ambiance et l’arrivée sur la ligne de départ ?
Avantage précieux d’avoir le sas « élite », j’ai pu arriver assez tard sur la ligne de départ et m’échauffer convenablement, à l’écart de l’agitation du centre-ville. Durant l’échauffement, je ne sentais pas de sensations extraordinaires, mais je savais que le corps était prêt à tenir la distance. Il m’était cependant difficile de réaliser que j’allais véritablement prendre le départ de l’UTMB, jusqu’à ce que je trotte vers le départ et voie la foule se densifier puis enfin l’arche de départ, rejointe sous les clameurs de la foule. Je me trouvais alors au premières loges pour contempler et admirer mes idoles du trail entrer dans le SAS de départ à leur tour : un pur bonheur.

3. Raconte-nous ta course en quelques lignes !
Voici le petit récit condensé que je me suis écrit… :
« D-Day, 17h45, place du triangle de l’amitié : la musique résonne, le top est donné. Je ne sens pas mes jambes qui semblent voler sans effort sur les 2 premiers kilomètres du parcours, portées par le public. La course est lancée, je retrouve à Saint Gervais le même niveau d’euphorie qu’au départ. Premier ravitaillement aux Contamines, puis à Notre Dame de la Gorge, tympans et cœur explosent dans une frénésie heureuse. S’ensuit la nuit : froide, ventée, glacée. Une bulle d’humanité aux Chapieux, quelques couches en plus et c’est reparti vers le col de la Seigne. Objectif, rallier la chaleur de Courmayeur, puis les premières lueurs. Bertone, Arnouvaz : une belle portion m’ouvre les portes du top 10 féminin, avant de chercher à basculer en Suisse dans un rythme lent, permettant d’apprécier la lourdeur de chaque pas. Les muscles se réchauffent peu à peu dans la descente sur la Fouly, puis la longue portion roulante jusqu’au pied de Champex. Là, le rythme s’accélère : il s’agit d’aller chercher devant, grappiller les places une à une. L’arrivée de Maëlle qui me double à la fin de la montée de la Giète achève de dynamiter la course. Une descente pleine balle et arrivée à Trient à 4 filles (7,8,9,10). S’ensuivra un jeu du chat et de la souris jusqu’à la fin de la course, si intense qu’il permettra d’aller encore chercher devant et terminer à une magnifique 6e place. »
En résumé… une bien belle bambée !

4. Et ton arrivée sur Chamonix ?
Je me sens très chanceuse d’avoir pu vivre une telle arrivée, avec un public encore nombreux en cette fin de samedi après-midi. Plus encore, de nombreux amis étaient sur la fin de parcours, et m’ont vraiment tirée vers le haut jusqu’au bout. L’arrivée était ainsi la cerise sur le gâteau : une véritable euphorie, des sourires, des clins d’œil, la joie de taper dans les mains, la joie d’avoir bouclé ce tour du Mont Blanc, en équipe.

5. Nous voici quelques semaines après ? Comment as-tu récupéré, les émotions sont-elles retombées ?
D’ordinaire, après un ultra le retour au travail le lundi matin suffit à faire retomber rapidement mes émotions : pas cette fois. Une semaine et même deux semaines après, j’ai encore des étoiles dans les yeux et je continue de profiter de cet accomplissement. La suite est pour l’instant une page blanche, à l’exception de ma préparation pour un voyage au Népal qui approche vite, à la mi-octobre.

6. Un petit mot sur l’importance de l’ALE dans ta pratique ?
L’ALE est pour moi une grande famille, toujours bienveillante, qui m’inspire et me fait grandir. Originaire du groupe de Rémy, je me suis cette année beaucoup absentée pour aller dans le groupe de Jérôme travailler les qualités qui me font défaut. Cette parenthèse m’a bien enrichie et j’ai aussi découvert de nouvelles têtes fort sympathiques : je reviendrai 😉
Enfin, je tiens à remercier Rémy et Jérôme pour leur investissement pour le club, leur patience et leur écoute face à mes nombreuses et fréquentes questions !








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